TCHÈQUE (RÉPUBLIQUE) - Actualité (1990-1996)

TCHÈQUE (RÉPUBLIQUE) - Actualité (1990-1996)
TCHÈQUE (RÉPUBLIQUE) - Actualité (1990-1996) P align=center

République tchèque

Politique intérieure

Jusqu’au 31 décembre 1992, tous les faits mentionnés concernent la Tchécoslovaquie .

Le 30 janvier 1990, le Parlement coopte 120 nouveaux membres, qui remplacent les élus démissionnaires du Parti communiste tchécoslovaque (P.C.T.). C’est la fin de 40 ans de domination communiste au Parlement.

Les 8 et 9 juin se déroulent les premières élections législatives libres depuis 1946. Le taux de participation atteint 96 p. 100 des inscrits. Avec 46,25 p. 100 des suffrages, le Forum civique du président Václav Havel et son homologue slovaque, Public contre la violence, obtiennent plus de la majorité absolue à l’Assemblée fédérale. Dans l’opposition, le P.C.T., avec 13,6 p. 100 des voix, parvient à devancer l’Union chrétienne-démocrate (11,65 p. 100). Le 27, la nouvelle Assemblée réélit à sa présidence Alexander Dub face="EU Caron" カek. Le Premier ministre sortant Marian Calfa (slovaque, ancien membre du P.C.T., passé en janvier à Public contre la violence) présente un nouveau gouvernement. Le 5 juillet, Václav Havel (tchèque) est reconduit à la tête de l’État par le Parlement.

Les 5 et 6 juin 1992, pour la seconde fois depuis la «révolution de velours» de 1989, qui provoqua en douceur la chute du régime communiste, les Tchèques et les Slovaques élisent leurs Parlements respectifs ainsi que l’Assemblée fédérale. Les résultats de l’élection de l’Assemblée fédérale accordent, en Bohême-Moravie, 33,6 p. 100 des suffrages au Parti démocratique civique (O.D.S., droite) de Václav Klaus et 33,65 p. 100 des voix en République slovaque au Mouvement pour une Slovaquie démocratique (H.Z.D.S., nationaliste), de Vladimír Me face="EU Caron" カiar. Le Forum civique, qui regroupe les anciens dissidents proches de Václav Havel, n’atteint pas le seuil de 5 p. 100 en République tchèque. Le Parti de la gauche démocratique (ex-communiste) recueille 14,24 p. 100 des voix en Slovaquie. Le Slovaque Michal Ková face="EU Caron" カ succède à Alexander Dub face="EU Caron" カek à la tête du Parlement fédéral. Le président Havel demande à Václav Klaus de former un gouvernement fédéral. Ce dernier y renonce le 17 devant l’impasse des négociations entamées avec Vladimír Me face="EU Caron" カiar et préfère assurer les fonctions de Premier ministre tchèque. Vladimír Me face="EU Caron" カiar est nommé Premier ministre du gouvernement slovaque le 24. Bien que l’O.D.S. reste favorable à la structure fédérale existante, il doit se résoudre à la partition, le H.Z.D.S. accordant sa préférence à une structure confédérale.

Le 3 juillet, Václav Havel n’est pas réélu à la présidence fédérale. Ce vote est l’aboutissement du malaise né de l’incapacité de Prague à résoudre la question slovaque. Il démissionne le 20 juillet. Ses pouvoirs sont transmis au nouveau gouvernement fédéral dirigé par l’économiste libéral Jan Strasky. Le Parlement de Bratislava adopte le même jour une «déclaration de souveraineté».

Le 26 août, les Premiers ministres tchèque et slovaque, Václav Klaus et Vladimír Me face="EU Caron" カiar, parviennent à un accord sur le processus de partition engagé au lendemain des élections de juin.

Le 25 novembre, le Parlement fédéral adopte finalement la loi de partition après l’avoir repoussée une première fois le 1er octobre et une seconde fois le 18 novembre.

Le 1er janvier 1993, la République fédérative tchèque et slovaque cède la place à 2 États distincts, la Slovaquie et la République tchèque, après 74 ans d’existence et au terme de 6 mois de négociations entre les dirigeants tchèques et slovaques, mais sans que les populations aient été consultées.

Le 26 janvier, les parlementaires tchèques élisent à la tête de l’État Václav Havel. La Constitution tchèque, adoptée le 16 décembre 1992, lui retire l’essentiel de ses prérogatives, au profit du Premier ministre Václav Klaus.

Le 15 mars 1994, le gouvernement décide de consacrer 1 milliard de couronnes (environ 210 millions de francs) à dédommager les victimes du nazisme (de 10 000 à 20 000 personnes).

Le 25 mars 1995, de 80 000 à 90 000 personnes manifestent à Prague pour la défense des acquis sociaux. Ces tensions sociales fragilisent la coalition de centre droit au pouvoir.

Le 22 avril, Miroslav Stepan crée le Parti des communistes tchécoslovaques.

Les 31 mai et 1er juin 1996 se déroulent les élections législatives dont les résultats sont défavorables à la coalition conservatrice au pouvoir, qui perd la majorité absolue. Le Parti démocratique civique du Premier ministre Václav Klaus obtient 29,61 p. 100 des suffrages et 68 élus sur 200; le Parti démocrate-chrétien, 8,07 p. 100 des voix et 18 députés; l’Alliance démocratique civique, 8,36 p. 100 des voix et 13 sièges. Le Parti social-démocrate de Milos Zeman effectue une percée, avec 26,44 p. 100 des suffrages et 61 élus. Le Parti communiste obtient 10,33 p. 100 des suffrages et 22 élus. Le Parti républicain (extrême droite) progresse, avec 8 p. 100 des voix et 18 sièges.

Le 27 juin les 3 partis de la coalition s’entendent sur un programme de gouvernement minoritaire.

Le 4 juillet, Václav Klaus est reconduit au poste de Premier ministre. Le Parlement l’investit le 25.

Les 22 et 23 novembre, avec 52 des 81 sièges à pourvoir, la coalition conservatrice remporte les premières élections sénatoriales au suffrage universel organisées dans le pays.

Vie économique

Le 20 septembre 1990, la Tchécoslovaquie est réintégrée au sein du F.M.I. Trois dévaluations successives ont lieu. Le 25 octobre, la loi lançant la première vague de privatisations est votée.

En 1991, une politique monétaire stricte permet de réduire très sensiblement l’inflation. Les prix sont libérés en janvier et la monnaie devient partiellement convertible. Le 21 février, le Parlement adopte une loi prévoyant la restitution des biens saisis par le régime communiste entre 1948 et 1989.

En 1992, pour sa dernière année d’existence, la République fédérative tchèque et slovaque est sortie du creux de la vague sans renouer encore, toutefois, avec la croissance. Le 1er juillet, l’accord conclu avec l’A.E.L.E. le 3 mars entre en vigueur. Un système fiscal «à l’occidentale» est adopté. Les privatisations progressent plus vite que dans les autres pays de l’ancien bloc de l’Est. Les modalités des suites de la partition font l’objet d’accords entre les Premiers ministres tchèque et slovaque: la couronne reste la monnaie commune; le principe d’une union douanière est adopté le 11 octobre; des accords bilatéraux portant notamment sur les finances, les télécommunications, les transports, l’agriculture sont signés le 9 novembre.

En 1993, l’économie de la République tchèque affiche des résultats encourageants. La récession en Europe incite les entreprises allemandes à recourir, pour réduire leurs coûts, à des sous-traitants tchèques. L’Allemagne compte désormais pour 40 p. 100 dans le commerce extérieur, 10 fois plus qu’en 1989, et multiplie ses implantations industrielles.

Le 8 février, la République tchèque et la Slovaquie adoptent des monnaies distinctes. Depuis la séparation des 2 États, leurs échanges commerciaux ont diminué de 40 p. 100.

En mars, le gouvernement crée une agence spécialisée pour faciliter les investissements étrangers. Le 6 avril, la Bourse de Prague ouvre ses portes, après plus de 50 ans de fermeture. L’endettement des entreprises est englobé dans les privatisations, dont la deuxième vague est lancée le 29 septembre.

En 1994, la République tchèque rembourse, avec 2 ans d’avance sur le calendrier prévu, la totalité de sa dette à l’égard du F.M.I. La dernière phase du programme de privatisations est lancée en avril. À la fin de l’année, la quasi-totalité des entreprises du pays possèdent au moins une part de capital privé. La croissance est volontairement maintenue à un rythme modéré afin de contenir l’inflation et donc les coûts salariaux.

En 1995, la pleine convertibilité de la couronne, entrée en vigueur le 26 septembre, ouvre les portes de l’O.C.D.E. à la République tchèque. L’afflux de capitaux étrangers entretient la poussée inflationniste. L’augmentation de la consommation des ménages, supérieure à celle de la productivité, contribue à gonfler le déficit budgétaire.

En 1996, les échéances électorales ne favorisent pas la poursuite des réformes économiques. La croissance diminue, l’inflation et le chômage augmentent de nouveau, le déficit commercial se creuse et l’afflux de capitaux étrangers se ralentit. L’activité repose principalement sur la demande intérieure. Les hausses de salaires sont supérieures à l’accroissement de la productivité.

Relations internationales

Le 26 février 1990, Václav Havel entame une visite de 2 jours à Moscou. Un accord sur le rapatriement avant le 30 juin 1991 des 73 500 soldats soviétiques installés en Tchécoslovaquie est signé.

Les 19 et 20 mars, Václav Havel effectue en France la première visite d’un chef d’État tchécoslovaque depuis celle du président Masaryk en 1923.

Le 1er octobre 1991 est signé à Paris un traité d’amitié et de coopération franco-tchécoslovaque. Le 3, le gouvernement fédéral approuve la signature de 3 nouveaux traités d’amitié et de bon voisinage, respectivement avec l’U.R.S.S., l’Allemagne et la Pologne. Il s’agit non seulement de régler des contentieux frontaliers nés de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi celui qui résulte de l’occupation par les troupes soviétiques après 1968.

Le 22 novembre, la Tchécoslovaquie paraphe avec la C.E.E. un «accord européen» constituant une étape sur la voie de l’adhésion, dont la perspective est mentionnée.

Le 27 février 1992, le chancelier allemand Helmut Kohl signe à Prague avec le président Václav Havel le traité d’amitié et de coopération germano-tchécoslovaque paraphé le 8 octobre 1991. La question des revendications de la minorité allemande des Sudètes est enterrée plutôt que réglée.

Le 21 décembre, la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie signent à Cracovie un accord de libre-échange prenant effet en 1993 (les pays signataires forment le groupe de Visegrad).

Le 26 août 1993, visite à Prague du président russe Boris Eltsine. Il signe avec Václav Havel un traité d’amitié et de coopération.

Le 11 janvier 1994, à l’issue du sommet de l’O.T.A.N. qui s’est tenu à Bruxelles, le président américain Bill Clinton rencontre à Prague Václav Havel, qui approuve le projet de «partenariat pour la paix» consistant à associer les pays membres de l’ancien pacte de Varsovie à certains exercices militaires de l’O.T.A.N. et à des opérations de maintien de la paix en échange de leur adhésion aux valeurs des démocraties occidentales.

Les 20 et 21 mai 1995, le pape Jean-Paul II se rend en visite en République tchèque.

Le 26 novembre, la République tchèque est le premier pays issu de l’ex-bloc soviétique à adhérer à l’O.C.D.E.

Le 23 janvier 1996, Prague dépose officiellement sa demande d’adhésion à l’Union européenne.

Encyclopédie Universelle. 2012.

Игры ⚽ Нужна курсовая?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • ÉTATS-UNIS - Actualité (1990-1996) — P align=center États Unis d’Amérique Politique intérieure Le 6 novembre 1990, au terme d’une campagne dominée par la crise du Golfe, se déroulent les élections «à mi mandat» pour renouvellement d’un tiers du Sénat, de la totalité de la Chambre… …   Encyclopédie Universelle

  • SLOVAQUIE - Actualité (1990-1996) — P align=center République slovaque Politique intérieure Pour les faits concernant la Tchécoslovaquie depuis 1990, voir l’article Tchèque (République). Les 5 et 6 juin 1992, les Tchèques et les Slovaques élisent, pour la seconde fois depuis la… …   Encyclopédie Universelle

  • POLOGNE - Actualité (1990-1996) — P align=center République de Pologne Politique intérieure Le 28 janvier 1990, le Parti ouvrier unifié polonais (P.O.U.P., communiste) vote sa dissolution et sa transformation en un nouveau parti, la Social Démocratie de la république de Pologne… …   Encyclopédie Universelle

  • SLOVÉNIE - Actualité (1990-1996) — P align=center République de Slovénie Politique intérieure Le 22 janvier 1990, les délégués slovènes quittent le XIVe congrès de la Ligue des communistes de Yougoslavie (L.C.Y.) ouvert le 20 à Belgrade, leur proposition d’instauration du… …   Encyclopédie Universelle

  • AUTRICHE - Actualité (1990-1996) — P align=center République d’Autriche Politique intérieure Le 7 octobre 1990 se tiennent les élections législatives. Les résultats confirment la stabilité du Parti socialiste (S.P.Ö.), qui, avec 43 p. 100 des voix, remporte 81 sièges, et marquent… …   Encyclopédie Universelle

  • CORÉE DU SUD - Actualité (1990-1996) — P align=center République de Corée Politique intérieure Le 9 février 1990, le président Roh Tae Woo, du Parti pour la justice et la démocratie, et 2 dirigeants de l’opposition, Kim Young Sam, du Parti démocrate pour la réunification, et Kim Jong… …   Encyclopédie Universelle

  • République de Chypre — Chypre (pays) Pour les articles homonymes, voir Chypre (homonymie). Κυπριακή Δημοκρατία[1] …   Wikipédia en Français

  • République de Géorgie — Géorgie (pays) Pour les articles homonymes, voir Géorgie. საქართველო Sakartvelo …   Wikipédia en Français

  • République de Hongrie — Hongrie Magyar Köztársaság (hu) République de Hongrie (fr) …   Wikipédia en Français

  • République de Biélorussie — Biélorussie Pour les articles homonymes, voir Belarus (homonymie). Рэспубліка Беларусь[1] …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”